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Intelligence artificielle : nouveau champ de coopération sino-américaine
2024/04/17

(Note de l'éditeur : Yi Da est un spécialiste en relations internationales basé à Beijing. Cet article reflète le point de vue de l'auteur et pas nécessairement celui de CGTN.)

L'intelligence artificielle (IA), avancée technologique la plus marquante du 21e siècle, s'est installée dans de nombreux secteurs d'activité depuis une dizaine d'années : industrie, administration, santé, service, commerce... et est entrée dans le quotidien de beaucoup d'entre nous. Aujourd'hui, une personne l'utilise près de 220 fois par jour, et cette fréquence augmentera à 4 800 fois par jour en 2025, selon des estimations. Mais le lancement phénoménal de nouveaux outils puissants tels que ChatGPT et Ernie Bot a soulevé de nombreuses questions.

Enjeu pour l'avenir de l'humanité

L'IA est-elle la boîte de Pandore ou le feu de Prométhée pour l'humanité ? Comme toute haute et nouvelle technologie, elle est une épée à double tranchant. Les avantages de l'IA sont nombreux, offrant un potentiel immensurable pour transformer les entreprises et rendre la vie plus intelligente. Cependant, l’évolution de l'IA n'est pas sans défis. Des questions éthiques et sociétales se posent, notamment en ce qui concerne la vie privée, l'emploi et la sécurité. Les entrepreneurs et universitaires sont nombreux à alerter que l'IA « pose des risques profonds pour la société et l'humanité ».

Relever ces risques et défis posés par cette nouvelle force à la fois constructive et destructive est une tâche ardue qui appelle l'effort collectif. S'en servir pour des fins géopolitiques et militaires ou l'utiliser pour espionner les données voire construire « une petite cour avec de hauts murs » n'est certainement pas une bonne idée. La récente Déclaration de Bletchley sur la sécurité de l'IA signée par 28 pays dont les États-Unis et la Chine, ainsi que l'Union européenne, témoigne une nouvelle fois l'aspiration de la communauté internationale à une gouvernance mondiale pour superviser l'évolution de l'IA.

Coopération ou concurrence

La Chine et les États-Unis sont les deux grands pionniers en termes de développement et d'application de l'IA. La compétition entre les deux pays sur cette technologie très prometteuse semble inévitable. Alors que les États-Unis cherchent par tous les moyens à asseoir leur suprématie dans la course à l'IA, les statistiques de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (WIPO) montrent bien que rien qu'en 2022, la Chine a déposé 29 853 demandes de brevets liées à l'IA, soit plus de 40% du total mondial et presque le double de celles déposées par les États-Unis. Restreindre l'accès des autres à des technologies cruciales n'a pas marché ni ne marchera pas.

Tout comme sur le changement climatique et les autres défis planétaires, les États-Unis doivent travailler ensemble avec la Chine sur l'IA, selon Arati Prabhakar, Directrice du Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche. Côté chinois, le pays a lancé l'Initiative mondiale pour la gouvernance de l'intelligence artificielle, ouverte à tous les pays du monde et qui met l'accent sur le dialogue et la coopération pour le développement et la sécurité de l'IA. Lors de leur entretien à San Francisco, le Président Xi Jinping et le Président Joe Biden ont estimé que les deux pays partageaient de vastes intérêts communs dans le domaine de l'intelligence artificielle. Un dialogue intergouvernemental en la matière sera mis en place pour favoriser les échanges et la communication à cet égard. Donc, oui à la coopération et non à la confrontation.

Pour le bien de tous

Alors que les États-Unis disposent des avantages sur les algorithmes, la Chine, quant à elle, bénéficie d'un atout concurrentiel inégalé : une base de consommateurs beaucoup plus importante, soit plus de données que les États-Unis et l'Europe réunis. Une coopération sino-américaine sur l'IA, en valorisant les atouts complémentaires de chaque pays, pourra certainement permettre un essor de la technologie. Recourir au découplage et à la rupture des chaînes et imposer le blocus technologique pour entraver le développement des autres n'est dans l'intérêt de personne.

Les relations entre la Chine et les États-Unis sont les relations bilatérales les plus importantes dans le monde d'aujourd'hui. La coopération entre les deux pays sur l'IA pourrait contribuer à un développement sain, stable et durable de ces relations. Mettre de côté les divergences pour envisager la gouvernance et la supervision de cette nouvelle technologie à l'échelle internationale sera aussi une bonne nouvelle pour le monde entier. Les convergences de vue entre ces deux grandes puissances et leaders du domaine dépassent largement le cadre bilatéral et revêtent une portée mondiale. Pour l'avènement d'une gouvernance mondiale ouverte, équitable et efficace de l'IA au grand bénéfice de tous les peuples, la Chine et les États-Unis ont tout leur rôle à jouer. Et c'est aussi l'attente du reste du monde.

(Photo : VCG)

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